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MICHEL NURIDSANY, SEPT 08

Sur les photos, ce sont des enfants de CE1. Ils ont 10 ans.Cecile Tombarello leur a parlé d'art, leur a montré des peintures de Mantegna, de Pontormo, des fragments sculptés du retable d'Issenheim, des images de Bill Viola. Elle leur a expliqué ce qui se passe entre les personnages figurés sur un tableau des siècles précédents. Puis elle les a alignés devant elle et les a laissé libres soudain, les enregistrant lorsqu'ils posaient; mais aussi, comme ici, lorsque quelque chose se défaisait, lorsque les têtes droites se penchaient, se tournaient, se renversaient, lorsque les regards glissaient, s'interressaient à ce qui se passait hors champ, lorsque des rires fusaient ou quand l'ennui pesait sur les figures.L'alignement, alors, se dénouait et filait on ne sait où. Comme on le voit ici.

Dans des textes qu'elle a écrit, Cécile Tombarello évoque Suzanne Lafont, Bill Viola, Sam Taylor wood, Edouard Levé. Elle ne me parait, pourtant, se situer dans aucune de ces filiations. On ferait mieux de convoquer le théâtre à son propos. Et les techniques d'improvisation qui l'accompagnent.

Liberté grande est le titre d'un beau livre de Julien Gracq. C'est exactement cela.

 "Première Vue", Passage de Retz,7ème édition/2008